Relatives à la Seconde Guerre mondiale, les archives de la sous-série 6 H couvrent les périodes de la mobilisation, de l'Occupation ainsi que de la Libération à Rennes. L'amplitude chronologique correspond à la mise en œuvre de la défense passive, dès 1924, et à la reconstruction de la ville qui perdure jusqu'aux années 1960. Au sein de la sous-série 6 H, certaines thématiques sont très riches à l'instar de la défense passive, des bombardements et dommages de guerre, des victimes de guerre et œuvres de guerre ou encore, et d'aspects spécifiques de l'économie de guerre.
C'est par la réception de télégrammes, au début du mois de septembre 1939, que le maire de Rennes, François Château, est averti de la mobilisation générale (6 H 1). Très vite, les citoyens rennais en âge de combattre sont appelés au front. Tous comme les ressortissants étrangers, en témoignent les ordres de recensement des citoyens polonais, tchécoslovaques ou italiens affichés dans la ville (6 H 2). Si la déclaration de guerre entraîne des changements dans la vie des Rennais, elle bouleverse également le fonctionnement des services municipaux. En 1939, François Château est maire de Rennes depuis 1935. Entrepreneur attaché aux principes de la République, il cumule ses responsabilités professionnelles et d'élu, et est également vice-président de l'Association des maires de France. Quand la mobilisation générale est décrétée, il formule des demandes de sursis (6 H 7) afin de pallier la diminution des effectifs de mairie. Des organigrammes conservés dans ce fonds nous apprennent qu'à cette période, l'administration de la ville de Rennes se compose d'un secrétariat général et de plusieurs bureaux, chacun ayant des fonctions précises (6 H 4). Ainsi, le 1 bureau est dédié aux "pièces à délivrer au public et toutes affaires non comprises dans les affectations des autres bureaux". Le 2 bureau est consacré à la comptabilité. Le 3 bureau est celui de la voirie. Le 4 bureau s'occupe des affaires militaires, des contributions, des élections ainsi que des affaires agricoles. Le 5 bureau assure la gestion de l'état civil. Les 6 et 7 bureaux ont respectivement la charge de l'architecture et de l'hygiène. Enfin, les attributions du 8 bureau concernent l'assistance et les assurances sociales. Durant la guerre, son portefeuille de missions est élargi au ravitaillement, au rationnement ainsi qu'à la gestion des réfugiés et sinistrés. Lors du classement, le choix a été fait de regrouper le fonctionnement de ces différents bureaux à leurs domaines de compétences (par exemple, les archives relatives au bureau des réfugiés sont intégrées à la partie sur les réfugiés). Pour pallier l'augmentation de la charge de travail des bureaux, des nominations de personnels auxiliaires temporaires ou le recrutement de salariés payés à l'heure sont entrepris, avec l'encouragement de l'État (6 H 7). Ainsi, en 1939, la police municipale fait appel à un personnel auxiliaire recruté parmi des hommes dégagés de toutes obligations militaires. Des notes de service nous apprennent qu'avec la guerre, les bureaux municipaux sont plus fortement sollicités, ce qui entraîne une réorganisation de la semaine de travail. Le personnel est ainsi amené à travailler le samedi. Le dimanche, une permanence est établie dans chaque bureau ou service appelé à délivrer des pièces urgentes aux militaires et aux familles des mobilisés. Ainsi, les procès-verbaux des opérations des commissions cantonales pour l'attribution d'allocations militaires (6 H 126) témoignent du travail réalisé par le 4e bureau, chargé de constituer ces dossiers.
Outre la participation à l'effort de guerre (6 H 3), la défense passive (6 H 9-22), qui est créée officiellement par la loi du 8 avril 1935, se renforce, rendant concret le déclenchement du conflit pour les Rennais. La sous-série 6 H est particulièrement riche à ce sujet, tant sur son fonctionnement que sur sa mise en œuvre. Ainsi, des plans d'organisation successifs expliquent le fonctionnement de la défense passive avant et après le 18 juin 1940, qui correspond à l'arrivée de l'armée allemande à Rennes. Ils détaillent le plan d'action, l'organisation et les moyens mise en œuvre par la municipalité afin de protéger la population (6 H 9). Afin de guider cette dernière, des livrets pédagogiques sont notamment édités et distribués par les préfectures, départements et communes. Considérée comme un point sensible en cas d'attaque aérienne, la ville de Rennes se prépare dès 1936 à d'éventuels bombardements. Une délibération municipale crée, en 1936, une commission urbaine de défense passive afin de réfléchir à un programme de mise à l'abri de la population (6 H 9). Par ailleurs, les plans figurés nous apprennent que dès le temps de paix et conformément aux prescriptions interministérielles, la ville est divisée en quatre secteurs totalisant 132 îlots (6 H 9). Ceux-ci correspondent sensiblement aux quatre cantons de la ville. Chaque secteur est divisé en un certain nombre d'îlots, d'une surface d'autant plus faible que la population en est plus dense. Pour assurer le bon fonctionnement de la défense passive, plusieurs services organisés hiérarchiquement sont créés, tels que le service de sécurité, de guet, d'alerte et de secours (6 H 9). Des affiches sont également placardées afin d'informer les Rennais des mesures prises pour réglementer l'éclairage public et procéder à la mise à l'abri de la population (6 H 10). Les listes d'immeubles comportant des caves-abris ou encore les dossiers de construction des tranchées-abris rappellent que la mairie procède au recensement des caves pouvant servir d'abris et entreprend le creusement de tranchées (6 H 17-21). En 1941, les tranchées (représentant 2 400 mètres) sont rendues permanentes par un caissonnement en bois et recouvertes d'un plafond en bois, et peuvent accueillir 10 000 personnes. Des exercices sont également régulièrement organisés pour préparer la population à réagir en cas de bombardements (6 H 22). La défense passive reste active durant la totalité du conflit, bien qu'elle connaisse des évolutions et des ajustements, notamment durant la période d'Occupation.
Le quotidien des Rennais est également bousculé par l'arrivée de soldats français et britanniques durant la Drôle de guerre (de septembre 1939 à mai 1940). Les ordres de réquisitions présents de ce fonds rappellent que la population doit alors contribuer à l'effort de guerre en mettant à disposition des logements pour les troupes (6 H 25) et en fournissant des denrées et matériaux pour les besoins de l'armée (6 H 23). Jusqu'en juin 1940, des soldats britanniques sont envoyés à Rennes et ses alentours où ils construisent plusieurs campements militaires à Vaux, Bruz, Lormandière, Betton et Saint-Jacques-de-la-Lande. L'état-major est logé à Mi-Forêt mais beaucoup d'officiers sont logés en ville sur réquisitions, que les Rennais doivent accepter (6 H 28). Des mesures restrictives, notamment de circulation, sont instaurées dans les zones où les Britanniques ont établi leurs campements. En témoigne les demandes de laissez-passer (6 H 27) adressées au maire par les habitants, puis soumises à l'état-major britannique. Par exemple, le passage des riverains des communes de Betton, Liffré, Saint-Sulpice-la-Forêt, Thorigné, Acigné et Rennes sur la route départementale n° 27, reliant Bécherel à La Boüexière, fait l'objet de contrôles. Dès juin 1940, en prévision de l'armistice et de l'arrivée des troupes allemandes, les soldats anglais commencent à vider et à fuir leurs campements.
Le 18 juin 1940, alors que depuis Londres le Général de Gaulle lance son appel à la résistance, les Rennais assistent à l'entrée de l'armée allemande dans la capitale bretonne. Au vue de sa position stratégique en zone occupée (nœud de transports, proximité avec l'Angleterre), Rennes devient le siège d'une Feldkommandantur chargée d'administrer la région ; ses locaux sont situés place Hoche, dans l'ancienne faculté de Lettres. La Kreiskommandantur, qui a autorité sur le département, est installée dans l'ancienne école de notariat de Rennes, rue Poullain-Duparc. L'Abwehr, le service de renseignement et de contrespionnage, en charge de la lutte contre la Résistance, est installé rue de Fougères. Enfin, l'hôtel de ville est le siège de la Platzkommandantur, qui a autorité sur la commune. Les ordres de réquisitions des hôtels et logements de particuliers soulignent les besoins de l'armée allemande pour loger ses officiers (6 H 32). Les soldats de la Wehrmacht sont quant à eux cantonnés dans les casernes de la ville. Par ailleurs, les nombreux avis à la population et affiches conservés sont évocateurs des mesures restrictives qui vont très vite rythmer le quotidien des Rennais pendant les années d'Occupation (6 H 30). L'armée allemande met en place une politique de contrôle et de répression de la population afin d'étouffer toute opposition. Ainsi, l'instauration du couvre-feu et la fermeture des lieux de sociabilité ont pour but d'empêcher les rassemblements clandestins. Les comptes rendus des réunions hebdomadaires instaurées par l'armée d'occupation, permettent de mieux saisir les attentes de cette dernière auprès des autorités françaises en place, notamment du préfet d'Ille-et-Vilaine et du maire de Rennes (6 H 29). Ces réunions se tiennent tous les samedis matins à l'hôtel de ville et Carle Bahon, ancien maire de Rennes et agrégé d'allemand, tient lieu d'interprète. De la présence de l'armée allemande à Rennes, des certificats de décès de militaires nous sont également parvenus (6 H 37).
En parallèle, le 10 juillet 1940, le Sénat et la Chambre des députés, réunis à Vichy, votent la fin de la IIIe République en accordant les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Le régime de Vichy devient le nouveau gouvernement de la France et entre dans la voie de la collaboration d'État. À l'échelle des territoires, la collaboration administrative se met en place par l'entremise des préfets nommés par le nouveau régime. En Ille-et-Vilaine, François Ripert remplace Désiré Jouany le 27 novembre 1940. Les affiches et avis à la population conservés dans ce fonds montrent que le préfet se fait le relais des autorités allemandes et de l'État auprès de la municipalité rennaise (6 H 38-41). À une échelle plus locale, la loi du 16 novembre 1940 instaure la nomination des maires par le gouvernement. Ainsi, François Château est maintenu en poste, ce qu'il accepte par devoir. Suspendu quelque temps en 1943, il est pris pour cible par la Gestapo et la Milice en 1944. Il s'enfuit et est déclaré démissionnaire par arrêté préfectoral ; il est alors remplacé par René Patay (6 H 40). En temps de guerre, l'État, comme la municipalité, prennent des mesures d'exceptions et de police, qui se caractérisent par la limitation du droit de rassemblement et de circulation ou encore la surveillance de la population (prostitution, activité communiste, etc.) (6 H 38-39). La propagande, initiée par le gouvernement, est active : il y voit un moyen de convaincre la population d'adhérer au nouveau régime ainsi qu'à la collaboration (6 H 43-46). À Rennes, elle se traduit également par l'activisme de partis politiques favorables au régime de Vichy, à l'instar du Rassemblement national populaire ou du francisme.
Les denrées alimentaires devenant rares pendant les années de guerre, la population subit les privations et le rationnement. Dès 1939, un ministère du Ravitaillement est instauré, chargé de l'orientation de la production agricole, de la centralisation des produits ainsi que la répartition équitable entre tous les français. À l'échelle locale, des comités départementaux et communaux de la production agricole en temps de guerre sont constitués (6 H 47). Ces comités départementaux ont pour objectif de guider les agriculteurs dans l'orientation de la production agricole en vue de satisfaire aux besoins du ravitaillement général. Quant aux comités communaux, dont la présidence est assurée par le maire, ils ont la charge de déterminer les besoins de la commune en matière première et en matériel agricole. À Rennes, comme dans d'autres communes, est mis en place un système de contingentement de la production agricole intitulé "impositions agricoles" par l'administration de l'époque (6 H 49-53). Les nombreux états de répartition des impositions nous apprennent que les cultivateurs doivent orienter leur plan de production et prévoir des surfaces suffisantes pour satisfaire le contingentement qui leur est assigné. Chacun reçoit un ordre de production portant l'indication de la quantité qu'il doit produire, puis il doit s'adresser à un collecteur, agréé par l'État, pour lui remettre sa récolte. Bien que Rennes soit au centre d'une région agricole, elle souffre beaucoup des restrictions, à cause du nombre de réfugiés et des réquisitions allemandes extrêmement lourdes. Le rationnement doit permettre de répondre à ce besoin, en assurant la répartition équitable et régulière des denrées, en fonction de l'âge et du sexe des individus. Différents titres d'alimentation, tels que la carte individuelle, les coupons ou tickets, sont distribués à la population. À Rennes, le 8 bureau crée un service dédié afin d'instruire les demandes et la délivrance des cartes d'alimentation (6 H 54).
Les bombardements allemands et alliés n'épargnent pas Rennes (6 H 60-67). Les rapports présents dans ce fonds précisent qu'entre le printemps 1943 et l'été 1944, la ville est frappée à quatorze reprises. Les nombreuses listes nominatives de victimes démontrent la violence des bombardements, à l'instar de celui du 17 juin 1940 (6 H 62-65). Des bombardiers allemands envoyés en éclaireurs prennent pour cible la gare de triage de la plaine de Baud, là où se trouvaient en attente côte à côte un train de munitions, un train de réfugiés, un autre rapatriant des soldats qui arrivaient du front belge, et un quatrième rempli de soldats britanniques. Près de cent vingt bombes sont larguées et entraînent des explosions qui durent plus de 24 heures, faisant de nombreux morts et blessés. Les victimes sont si nombreuses, pour beaucoup difficiles à identifier, que les corps sont enterrés sur place le long des voies. Les procès-verbaux d'exhumation et d'inhumation des victimes nous apprennent qu'en septembre 1940, le docteur Patay procède à leur exhumation, identification, mise en bière puis à leur nouvelle inhumation au cimetière de l'Est (6 H 62). À partir de février 1943, les Rennais sont confrontés à plusieurs bombardements alliés, dont ceux du 26 février et 8 mars 1943. Le premier est mené par l'aviation britannique qui bombarde la rue de Lorient afin de cibler les dépôts de la Kriegsmarine, un important centre de ravitaillement pour l'équipement des sous-marins basés sur les côtes atlantiques et de la Manche ; le deuxième par l'aviation américaine, qui déverse des centaines de bombes sur la gare de triage et ses installations ferroviaires. Elles touchent également les lieux civils, dont le Champ-de-Mars, où se tenait une fête foraine et plusieurs artères de la ville. Ces dommages collatéraux en font le bombardement allié le plus meurtrier de Rennes, d'autant que les sirènes d'alerte de la Défense passive n'ont pas retenti du fait d'un dysfonctionnement. Ces nombreux bombardements provoquent la destruction partielle ou totale d'un nombre considérable d'habitations, immeubles et édifices publics. Pour celui du 8 mars 1943, le bilan humain et matériel fait ainsi état de 274 civils tués, 172 civils blessés, 137 immeubles détruits et 2568 immeubles endommagés (6 H 66). La reconstruction de bâtiments communaux s'engage dès 1940, pour se poursuivre jusqu'au milieu des années 1960 (6 H 105-114). Un fichier manuel, tenu pour la délivrance de cartes pour les sinistrés en vue d'une indemnisation, nous renseigne quant aux aides numéraires ou en nature (allocations, relogement, etc.) accordées par l'État aux sinistrés (6 H 75-82) après instruction de la municipalité. La ville de Rennes crée plusieurs bureaux des sinistrés, sous le contrôle du directeur départemental du service des réfugiés, dans la perspective d'accélérer les procédures de secours en faveur des sinistrés (délivrance de cartes et paiement des allocations) (6 H 68). Ces bureaux sont établis dans plusieurs écoles de la ville, tels que l'école de garçons de la rue de Vern, l'école rue Victor-Rault ou encore l'école de filles rue de la Duchesse-Anne. Toutefois certains bureaux sont supprimés en raison de la réquisition par les autorités d'occupation. Après la guerre, une loi sur les dommages de guerre est votée le 28 octobre 1946, qui permet l'indemnisation et la réparation intégrale sur les dommages matériels et directs causés aux biens immobiliers et mobiliers (6 H 101-104).
Victimes civiles tuées lors de bombardements, militaires morts au front ou encore résistants fusillés par l'armée allemande, les quatre années de conflit rendent la mort omniprésente dans le quotidien des Rennais. La municipalité tente de répondre aux besoins des victimes de la guerre civiles et militaires dans leur plus grande diversité : morts, blessés, disparus, personnes souffrant des privations ou n'ayant plus de toit. Deux fichiers manuels relatifs aux militaires morts et disparus, lors de la Seconde Guerre mondiale ainsi que des guerres de décolonisation d'Indochine, du Maroc et de Tunisie, bénéficiant de la mention "Morts pour la France" (6 H 120) ainsi qu'aux prisonniers de guerre en Allemagne (6 H 122) permettent de connaître avec précisions certaines de ces victimes. En parallèle, une aide importante est accordée aux réfugiés (6 H 129-147). Dès 1940, ceux-ci affluent principalement du nord de la France, de l'est et de la région parisienne. Bien qu'une majorité soit en transit et poursuive sa route vers l'ouest, ceux qui restent à Rennes sont dans un premier temps logés chez l'habitant. Puis, des réquisitions de logements en leur faveur sont opérées, mais s'avèrent insuffisantes (6 H 136). Des baraquements sont donc rapidement construits dans plusieurs secteurs de la ville (6 H 137-144). Un fichier manuel permet de connaître avec précision les réfugiés hébergés, en 1940, au baraquement rue de Lorient (6 H 131). Le 8 bureau est particulièrement sollicité afin d'assurer leur hébergement, ravitaillement, hygiène et insertion professionnelle (6 H 130-131). Par ailleurs, un Comité municipal de secours de guerre est créé le 31 octobre 1939, à l'initiative du conseil municipal (6 H 152). Sur le modèle de la commission de secours de guerre instaurée par le maire Jean Janvier, en 1914, celui-ci est chargé de coordonner toutes les initiatives prises dans le but de venir en aide aux familles nécessiteuses dont les chefs ou les soutiens sont appelés par la mobilisation. Composé de représentants de la ville et d'autres institutions (chambre de commerce, syndicats, etc.), il organise les initiatives en faveur des démunis, mais aussi des prisonniers de guerre (kermesses, spectacles…). Ainsi, le 27 septembre 1942, une kermesse est organisée à l'hippodrome des Gayeulles, au profit du financement du soutien aux prisonniers de guerre et des cantines scolaires (6 H 161). Ces dernières, créées en 1941, permettent d'accueillir et nourrir convenablement des enfants modestes fréquentant des écoles publiques et privées (6 H 163-165). Bien qu'il s'agisse d'une structure privée, le choix a été fait de conserver les documents relatifs à ce comité dans la sous-série 6 H, en raison de son fonctionnement étroitement lié à celui de la ville et ses missions dédiées au secours des victimes rennaises de la guerre. Les archives du Comité, relèvent aussi bien de son fonctionnement que de ses activités, et nous renseignent sur la vie quotidienne des habitants durant guerre. Ainsi, les documents relatifs aux œuvres des cantines scolaires témoignent de la dénutrition que peuvent connaître certains enfants rennais (6 H 163).
Après le débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, les troupes alliées progressent vers l'ouest du territoire français, permettant à l'armée américaine d'entrer dans Rennes le 4 août. Pour éviter la mise en place d'une administration américaine provisoire, les réseaux de la France Libre mettent en place leur propre administration. Présidée par Yves Milon, une délégation spéciale de la Résistance remplace le conseil municipal. Les préfets vichystes sont arrêtés et remplacés par Victor Le Gorgeu, nouveau commissaire régional de la République et Bernard Cornut-Gentille, nouveau préfet d'Ille-et-Vilaine (6 H 168). Les présumés collaborateurs sont traqués et arrêtés, tandis que les symboles et traces visibles de l'occupation nazie sont détruits (6 H 170 et 172). Toutefois, malgré la libération de la ville, les conséquences de la guerre perdurent pour les Rennais, du fait du maintien du rationnement et la lente reconstruction de la ville. Pour célébrer la Libération, puis la victoire de mai 1945, des actions commémoratives sont entreprises, à l'instar de la pose, en 1947, de bornes sur le parcours emprunté par la 3 armée américaine commandée par le général Patton, parcours qui prend le nom de "Voie de la Liberté" (6 H 177).